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a- L'influence sur l'Homme et les animaux

La Lune influence-t-elle le comportement ?

 

L’influence de la Lune sur le comportement violent des hommes est une croyance inscrite depuis longtemps dans la mémoire collective. Toutefois, il est nécessaire de vérifier cette influence par une étude statistique fiable et non par les impressions toutes subjectives des personnes impliquées. Ainsi, plusieurs études statistiques ont été réalisées afin d’étudier cette supposée influence. On peut présumer que, si influence il y a, elle dépend de la position de la Lune par rapport à la Terre (cycle synodique, apogée, périgée…), c’est pourquoi l’étude statistique qui suit va s’appuyer principalement sur ces comportements par rapport aux différentes phases de la Lune.

La force de gravitation maximale exercée sur la Terre se produit lorsque la pleine Lune, ou la nouvelle Lune, coïncide avec le périgée lunaire. Sur une étude de 15 ans (1960-1975) réalisée par des scientifiques, cette coïncidence s’est produite 29 fois mais nous n’observons aucun résultat significatif avec les meurtres durant ces périodes. Cependant, durant une autre période (en 1970) cumulant pleine Lune, périgée, éclipse et un proche équinoxe d’automne, la force de gravitation s’est vue fortement accrue et une augmentation significative des meurtres et des attitudes d’autodestruction a été observée. L’hypothèse serait donc que la recrudescence des meurtres s’effectue dès lors que la force de gravitation dépasse très fortement la moyenne. Mais cette supposition est mise à mal par une autre étude réalisée en Floride entre 1956 et 1970 et qui révèle une coïncidence surprenante entre cycle synodique et homicides alors que seules les phases de la Lune entraient en jeu à ce moment là.

Dès lors, il devient très difficile de proposer une hypothèse valable. De plus, entre temps a été élaboré une autre hypothèse par le docteur Brown sur une réceptivité positive ou négative des organismes en fonction de périodes aléatoires. C’est ainsi que dans le cas de réceptivité positive, une perturbation importante de l’environnement provoquerait une élévation des pointes d’activité. Et inversement pour une réception négative. Un être vivant se trouverait environ la moitié du temps dans chaque état de réceptivité. Il semblerait alors des individus déjà déséquilibrés au départ et se trouvant dans une période de réceptivité positive au moment de la pleine Lune, aient tendance à commettre plus d’actes violents. Ce facteur de réceptivité positive ou négative montre donc avec quelle prudence il faut prendre les statistiques. Car si à n’importe quel moment, la moitié de la population est susceptible d’agitation et l’autre de calme, il est impossible de fournir des résultats valables afin de corroborer l’hypothèse d’une influence significative de la Lune.

 

 

 

La Lune influence-t-elle les accouchements ?

 

 Pour vérifier cette hypothèse, plusieurs études statistiques ont été réalisées. Celle qui va suivre met en parallèle les naissances humaines et les vêlages.

Naissances humaines :

Nous étudierons l’ensemble des naissances répertoriées dans la commune d’Aigurande (département de l'Indre dans la région Centre), s’échelonnant de 1873 à 1903, c’est-à-dire 1393 naissances. En effet, l’examen d’évènements aussi anciens, permet d’éliminer l’effet important de la médicalisation des accouchements (déclenchements…), qui faussent les résultats.

 

Vêlages :

Les dates de vêlages ont été répertoriées dans douze exploitations de bovins, situées dans l’Indre et la Creuse. Elles s’échelonnent sur dix années et représentent 2598 naissances. A chaque mise bas, l’éleveur notait la date, les problèmes éventuels (césarienne, extraction forcée…), et, pour la plupart, le sexe du veau. Les vaches sont pour 80% des Charolaises, et, pour 20% des animaux de race Limousine. Les fécondations ont eu lieu au pré, par monte naturelle, les mises bas n’ont été ni déclenchées, ni retardées. La plupart des vêlages ont eu lieu en hiver ou au printemps. Toutefois, quelques-uns uns ont eu lieu en dehors de ces périodes et ont été pris en compte.

 

 

Nous étudierons tout d’abord l’influence du cycle synodique sur les naissances, une des croyances les plus rependues au sujet de la Lune.

 

 A chaque date de naissance ou de vêlage « correspond » un âge lunaire, calculé en fonction de la position que la lune occupe dans son cycle synodique. Ce cycle durant trente jours, le chiffre 0 est arbitrairement attribué à la nouvelle lune, puis successivement de 1 à 29 jusqu’à l’apparition de la nouvelle lune suivante à qui sera de nouveau attribué le chiffre 0. On obtient ainsi, en les regroupant, les naissances survenant aux mêmes positions lunaires, même si elles sont survenues à des dates différentes.

D’une part, nous remarquons que ce graphique ne présente pas de grandes variations, que ce soit au niveau des naissances humaines ou des vêlages. D’autre part, la même cause étant supposée engendrer les mêmes effets, nous devrions au moins obtenir une homogénéité entre la répartition des vêlages et des naissances humaines, c’est qui n’est visiblement pas le cas. Ainsi, le quatorzième jour semble particulièrement propice aux vêlages tandis que les accouchements sont à un niveau proche de la moyenne. Inversement, le vingt-sixième jour présente un pic de naissances humaines alors que le nombre de vêlages est à ce moment là inférieur à la moyenne.


Afin de confirmer ces observations, nous avons décidé de tester l'équirépartition des résultats, c'est à dire que nous avons voulu savoir si nous pouvions rejeter ou non l'hypothèse selon laquelle les accouchements sont plus fréquents à certains moments du cycle synodique. Pour cela, nous avons calculé la différence entre la valeur théorique (d'équirépartition) et la valeur réelle. Ainsi, plus d2 sera faible, plus on se rapprochera d'un modèle d'équirépartition :

 

Vêlages : 

 

 

 

Hommes:

Dans les deux cas, d2 est très faible. Nous pouvons donc en conclure à une non-influence du cycle synodique sur les naissances, tant humaines qu’animales.

 

Cependant, il serait intéressant de comparer les accouchements à la position de la Lune sur son ellipse (apogée et périgée) car si l’influence de la Lune a pour origine une force gravitationnelle, son action devrait être renforcée en période de périgée (proche de nous) et atténuée en période d’apogée (éloignée de nous).

Pour vérifier cette hypothèse, le nombre des vêlages survenant lors des cinq jours entourant le périgée a été comparé au nombre des vêlages survenant durant les cinq jours situés autours de l’apogée :

Assez curieusement, le nombre de vêlages, en consultant les résultats observés, semble diminuer lorsque la lune s’éloigne de la Terre. Cependant, le test d’équirépartition nous montre qu’il n’existe pas de différence significative entre ces deux périodes :

Ces différentes études permettent d’émettre des doutes quant à une supposée influence de la Lune sur les accouchements.

 

 

La théorie des marées biologiques

 

Nous devons cette théorie aux scientifiques Lieber et Agel, assistés du docteur en physique Sherin.

Cette théorie reprend les deux actions principales de la Lune sur l’eau : la force de gravitation et les forces magnétiques. De nombreuses études ont été menées sur l’influence des champs magnétiques sur les êtres vivants. Notamment Alexander Dubrov (docteur en sciences biologiques), a émis l’hypothèse d’une influence des champs géomagnétiques sur les changements de perméabilité des vaisseaux sanguins, engendrant des modifications au niveau des molécules d’eau des membranes cellulaires. Il se produirait donc un effet Piccardi sur l’ensemble de l’eau du corps (« l’effet Piccardi » sur l’eau suggère que les phénomènes cosmiques peuvent affecter des processus vitaux de l’organisme par l’intermédiaire des champs électromagnétiques). Les recherches du Dr Robert Becker (orthopédiste américain) l’ont quant à lui amené à affirmer que toute perturbation du champ électromagnétique terrestre se trouve amplifiée par les récepteurs du système nerveux.

À partir de là, Lieber et Agel ont élaborés leur propre théorie. Selon eux, le corps humain, et par extension l’ensemble des êtres vivants, est sensible aux mêmes influences que la Terre. Ainsi, pourquoi les rythmes vitaux ne subiraient-ils pas le cycle des marées ? Les organismes étant composés à 80% d’eau, d’après eux, il serait raisonnable de penser que la gravité exerce aussi son action sur l’eau du corps. Il se produirait alors des engorgements et des insuffisances d’eau dans différentes parties du corps. L’ampleur de ses marées dépendrait là aussi de la position de la Lune par rapport à la Terre et au Soleil.

Cependant, cette influence de la Lune n’affecterait là aussi que des individus sensibles mentalement ou physiquement. Cette théorie n’en reste pas moins une théorie, assez difficile à confirmer, mais impossible à rejeter sans une étude scientifique fiable. Or la difficulté se trouve dans le fait que la plupart des études sur l’influence de la Lune sur l’homme se contredisent. Suivant les critères pris en compte et la prédisposition du scientifique à croire cette théorie, les résultats changent malheureusement du tout au tout.

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