
b- L'influence sur les végétaux
Nous savons désormais que la rotation de la Terre serait beaucoup plus rapide sans la Lune. En effet, si l’on ne tenait compte que de l’influence du Soleil, nous en serions encore à des journées de 12 heures. Le Soleil se lèverait à 6h du matin pour se coucher vers midi puis il se relèverait vers 16h pour enfin se recoucher à 22h… Mais ce n’est pas tout : l’atmosphère terrestre, entrainée par cette rotation, engendrerait des tempêtes permanentes soufflant à plus de 200km/h ! Aucune plante n’aurait pu se développer dans ces conditions…
L’influence de la Lune sur les végétaux est sujette à de nombreuses divergences d’opinions. En effet, depuis des millénaires, les agriculteurs et les jardiniers-botanistes ont pour la plupart tenus compte de la position de la Lune pour leurs cultures. Cependant, si cette tradition se perd peu à peu chez certains, notamment chez les agriculteurs, elle reste vivement défendue par de nombreux amoureux des plantes.
Cette action de la Lune sur les végétaux est-elle réelle ?
Nous ne pouvons malheureusement répondre que partiellement à cette question. En effet, très peu d’études scientifiques fiables ont été réalisées sur ce sujet. Cependant, il nous est possible de prendre quelques exemples d’actions supposées de la Lune sur les plantes et qui ont bénéficiées d’explications scientifiques crédibles.
La Lune influence-t-elle la pousse des plantes ?
Cette théorie est la plus connue et la plus défendue par les jardiniers. Elle repose, comme pour la théorie des marées biologiques en somme, sur le fait que les plantes, suivant les espèces, sont composées de 60 à 90% d’eau. La Lune aurait donc une influence sur la montée et la descente de la sève dans le végétal, influençant par la même occasion son développement.
Ainsi, après la pleine Lune, lorsque l’attraction lunaire diminue mais que la lumière reflétée par la Lune est encore forte, la croissance racinaire serait favorisée. D’après les jardiniers, ce serait une bonne période pour planter les carottes, pommes de terre, oignons et autres plantes à bulbe. De plus, après le dernier quartier, l’attraction et la lumière sont faibles, c’est le moment idéal pour récolter ou pour tailler (en effet, la plante repousserait moins vite).
Cependant, cette croyance n’a pas lieu d’être pour la simple et bonne raison que c’est le climat qui influence la sève des plantes. Effectivement, la circulation de la sève est ralentie pendant l’hiver et ceci est du à l’absence de feuilles et surtout à la température. La circulation de la sève est d'ailleurs expliquée en botanique.
La Lune influence-t-elle la qualité du bois de coupe ?
Pour mettre en évidence cette influence lunaire sur les propriétés du bois de coupe, un groupe de chercheurs suisses a récemment publié un article (Trees Structure and Function, août 2009) dans lequel Ernst Zürcher (chercheur à la Haute école d’Architecture, Bois et Génie civil de la HES bernoise à Bienne et chargé de cours à l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne), nous explique sa démarche et ses résultats.
En ce qui concerne les arbres, certains bûcherons et forestiers se baseraient sur les cycles lunaires pour couper ou replanter leurs arbres. En fonction de l’usage auquel ces derniers sont destinés (bois de feu ou bois d’œuvre par exemple), ils s’assurent d’être à la bonne période d’abattage pour être sûr d’obtenir un bois qui brûle bien ou qui ne pourrisse pas trop vite.
Mais qu’elle est la validité de cette théorie ? C’est ce qu’on tenté de découvrir Ernst Zürcher et son équipe au cours d’une grande expérience portant sur 24 semaines, avec abattage de 648 arbres, tirage au sort et diverses précautions tendant à l’objectivité des résultats.
Leurs expériences concernaient des échantillons d’épicéa (choisi pour son importance dans le marché du bois d’œuvre) et de châtaignier (essence indigène également, porteuse d’une longue tradition de respect des cycles lunaires pour la coupe).
Dans une interview pour la revue Tracés, Ernst Zürcher parle de ses observations :
« Les premiers résultats obtenus dans ce contexte furent assez spectaculaires. Dans une pépinière expérimentale, les semis de certaines essences tropicales, effectués deux jours avant la nouvelle lune avaient systématiquement été meilleurs. […]
Après ces recherches en milieu tropical, j’ai pu dès mon retour en Suisse poursuivre dans la même veine, en orientant mes recherches sur l’influence qu’a le moment de l’abattage de l’arbre sur les propriétés du bois (perte en eau, diminution de volume, densité, résistance). […]
L’idée à l’origine de cette ligne de recherche était de pouvoir définir avec précision le moment le plus favorable à l’abattage du bois, avec pour but d’optimiser ses propriétés particulières, qui semblent être soumises au facteur « temps ». Les premiers essais entrepris avec des étudiants avaient permis de conclure que des cycles lunaires particuliers peuvent influencer dans une mesure sensible certaines propriétés du bois. »
Ces observations ont ainsi montré de manière significative l’influence de la Lune sur le comportement du bois et ont d’ailleurs reçues l’aval des milieux scientifiques. Ces résultats permettront ainsi par la suite des recherches plus poussées et une meilleure compréhension de l’action de la Lune sur le bois, notamment en ce qui concerne sa relation avec l’eau.